Asnières va bien, madame la marquise.
C’est un fonctionnement mécanique chez elle; un comportement pavlovien indépassable ; dès qu’il y a un fait divers à Asnières, madame se jette sur son clavier et se fait plaisir dans une vaine diatribe dont la conclusion est invariablement la même: c’est la faute du maire, le coupable c’est Piétrasanta.
Suite au braquage des tenanciers du bar tabac « Le Petit Centre » survenu à leur domicile dans le quartier des pompiers, bar qui a été brûlé dans la foulée par les malfaiteurs, Mme Aeschlimann vient de donner une nouvelle preuve de ce réflexe en commettant sur son blog un de ces articles dont elle seule a le secret, sans retenu, sans recul, tout en excès et en caricature.
En règle générale, je ne trouve que peu d’intérêt aux articles de la dame, tout ce qui est excessif étant insignifiant. Je crois néanmoins qu’il peut être utile de démonter et de mettre à nu le schéma hallucinant des articles de madame.
En matière de sécurité, comme en toutes autres matières d’ailleurs, la mécanique rédactionnelle de dame Aeschlimann est toujours la même, un moteur à trois temps : grossir le méfait divers ou le détail insignifiant, taire délibérément l’information constructive ou la travestir si nécessaire, nier la réalité ou au besoin inventer une réalité fictive.
Après ce qui suit, vous n’aurez plus qu’à relire l’un ou l’autre article de madame pour vous en convaincre.
Saisir le fait divers et le grossir à souhait
Vous constaterez que c’est toujours lors d’un fait divers saillant, souvent publié dans Le Parisien, l’information est donc en route, qu’elle nous pond un article sur son blog. Elle se saisit donc d’un fait exceptionnel et en conclut que ceci est l’ordinaire de la vie asniéroise. Pour y parvenir, le dernier fait en date est systématiquement grossi par le rappel de tous les faits précédents auquel il se trouve relié de fait, quelle que soit la disparité de leur nature, de leur origine, de leur gravité. Elle y agrège une multitude indéterminée d’actes délictueux dont il est impossible de vérifier la réalité. Chaque fait divers, ainsi grossi de l’agrégat de tous les autres, est arraché à sa diversité, à sa singularité propre, pour devenir un fait du quotidien. L’effet anxiogène est clairement recherché pour entretenir et faire croître le sentiment d’insécurité. Tremblez, bonnes gens, vous êtes cernés.
Chez Mme Aeschlimann, ne cherchez aucune solution raisonnable ; ne cherchez aucune intention compatissante pour les victimes, sauf à feindre la compassion pour mieux alimenter la propagation de l’angoisse général ; n’attendez aucune information précise sur les faits ; seul compte le film d’horreur que notre chroniqueuse veut accréditer.
Ne pas informer, ne jamais rassurer
La preuve que madame n’est aucunement intéressée par la sécurité des Asniérois, mais seulement par le profit politique qu’elle compte tirer du sentiment d’insécurité qu’elle instille de manière pernicieuse dans leur esprit, c’est que vous ne verrez pas sur son blog un droit de suite des faits divers dont elle se fait la chroniqueuse mécanique. Vous ne verrez jamais un retour sur un fait divers quelconque pour informer le citoyen qu’un voleur a été arrêté, qu’un tueur a été appréhendé, qu’un trafic a été démantelé. Trop dangereuse une telle information. Le citoyen pourrait être rassuré.
Alors elle choisit d’ignorer l’action de la police, de la dénigrer parfois, d’en travestir souvent le sens. Exemple : si les Hauts d’Asnières sont une Zone de Sécurité Prioritaire, ce n’est pas pour fournir aux honnêtes gens qui y habitent des moyens spécifiques aux besoins particuliers de sécurité de ce territoire. C’est parce c’est devenu tellement invivable qu’il a fallu des renforts. Mme Aeschlimann s’applique systématiquement à dénigrer tout ce qui pourrait, peu ou prou, contribuer à procurer la sécurité : le maire est incapable, les forces de l’ordre sont insuffisantes ou mal utilisées, les moyens sont inefficaces, les dispositifs pas à la hauteur. Et tout ceci dans un seul but : saper la confiance de la population dans l’autorité et ajouter à la peur le sentiment paralysant de ne pouvoir s’en sortir. L’exact sentiment de ce que chacun a déjà pu vivre dans un cauchemar est ainsi ravivé. Tremblez citoyens ! Face à la horde délinquante qui vous cerne, vous êtes seuls, livrés à vous-mêmes, et vous ne pouvez rien faire ! L’Horreur !
Nier la réalité du quotidien ou le noircir à souhait
Le quotidien de nos vies, c’est ce que nous faisons les uns et les autres pour notre bien propre, celui de nos proches et éventuellement pour le bien de nos concitoyens. Tous ceux qui agissent ainsi, 99% des gens que nous connaissons, le font en conformité avec la loi et aspirent au bien.
Mais ces ouvriers du quotidien, ces forçats de la besogne journalière, ces éducateurs, ces professeurs, ces pères et ces mères, ces associations et leurs bénévoles, n’auront jamais l’honneur des pages de Mme Aeschlimann. Ce qu’ils font ne génèrent pas la peur si facilement vendable. Ce qu’ils réussissent quotidiennement et dans l’anonymat n’intéresse guère notre prophétesse du malheur. Ni la bonté ordinaire des gens de bien, ni les faits d’exception des gens désireux de s’élever au-dessus de la moyenne, n’ont la faveur de l’attention de celle qui ne s’intéresse qu’au mal, même résiduel, quitte à le grimer en vie ordinaire de toute une population, au mépris des aspirations légitimes de celles-ci à la tranquillité.
Ces visages multiples de la réalité quotidienne sont une illusion chez mme Aeschlimann. Tremblez, bonnes gens ! Surtout ne croyez pas ce qu’on vous dit ! Ne croyez rien de ce que vous voyez ! On vous cache des choses ! Vous connaissez les chiffres de la délinquance vous ? Puisque je vous dis qu’on ne vous dit pas tout…
Il doit y avoir quelque chose qui dérange Mme Aeschlimann !
Cette obsession du mal, cette vampirisation du malheur occasionnel, ce penchant entêté pour ce qui rabaisse et détruit l’image de notre ville, ces narrations parcellaires des faits, l’optique toujours biaisée de ces narrations, tout cela cache en réalité quelque chose d’autre, comme une vérité qu'elle s'obstine à nier.
La vérité qui la dérange, c’est ce que ressentent vraiment les habitants. Ils savent ce qui est fait au quotidien pour leur sécurité. Ils peuvent juger cela insuffisant. Ils peuvent juger cela inadapté. Certains sont même contre ce qui est fait. Mais jamais ne les prend le délire d’affirmer que la municipalité ne fait rien face à l'insécurité.
Ce qui dérange madame ce sont ces indices qui concourent à accréditer l’idée qu’Asnières est une ville qui reste attractive, qui reste populaire, et qui devient une adresse prisée pour les grandes entreprises et pour le petit commerce. Et si elle s’attache à ce point à hurler quand une entreprise s’en va, elle ne dit jamais qu’entre départs et arrivées, le solde des installations d’entreprises, comme des familles, reste positif à Asnières, d’année en année.
Ce qui dérange madame, c’est que vous êtes 60% d’Asniérois à juger satisfaisante l’action de votre maire.
Voilà pourquoi madame s’acharnera à marteler encore et encore qu’il y a partout de l’insécurité ! Voilà pourquoi vous devez vous attendre à ce qu’elle monte en épingle tout le mal qui surviendra, travestisse, dénigre et raille tout le bien qui se fait et se fera. Mais ce sera en pure perte.
L'UMP est dans une course affolée vers les élections municipales, empêtrée dans une campagne braillarde et haineuse. Madame n'est que la voix désespérée (sans besoin de mégaphone) de cette UMP qui croit qu’Asnières lui revient de droit mais découvre que les Asniérois préfèrent la compétence à la présomption ; qu’ils aiment le travail humble et consciencieux d’une équipe qui se donne sans compter pour leur ville et qu’ils ne supportent plus l’arrogante prétention de ceux qui sont incapables de reconnaître leurs errements.