6 Février 2009
A ce qu'il paraît, vous étiez ce 5 février près de 15 millions de Français à suivre la prestation de notre cher président. Ce chiffre suffit à lui seul à illustrer le désespoir profond de ce peuple, réduit à se farcir à nouveau les boniments de ce bateleur de génie.
Quoi ? Ce peuple espérerait-il un miracle ? Car je n'ose imaginer qu'il ait placé quelque espérance de salut dans le show verbeux de notre beau parleur. Y aurait-il quelqu'un dans ce pays à croire encore que Sarkozy sait ce qu'il fait ? Quelqu'un croit-il encore en ce pays des Lumières, que Sarkozy puisse imaginer quelque solution efficace à nos maux ?
Pourquoi alors étiez-vous 15 millions à vous infliger cette nouvelle déception de longues minutes durant où rien ne se passe sinon l'autosatisfaction d'un homme qui s'efforce à grand peine de croire encore en lui-même ? S'est-il passé un seul jour en ce pays, et ce depuis de longues années, sans que nous ayons droit à notre chronique sarkozienne ? Depuis combien d'années n'avons-nous pu, et ce n'est pas faute de le vouloir, échapper à la minute indispensable de Sarkozy sur nos écrans, nos antennes, dans nos journaux ? Que peut encore nous dire de nouveau, un homme qui depuis tant d'années n'a pas cessé de nous accabler de déclarations sur tout et n'importe quoi ? Cet homme s'est tellement répandu à travers tous les médias de ce pays depuis tellement d'années qu'il ne devrait plus receler aucun secret pour nous ? Et pourtant...
Il faut vraiment que notre désespoir soit profond et notre mal gravissime pour que tant d'hommes et de femmes en soient à guetter ce jeudi 5 février une espérance du côté de l'Elysée, là même où leur rêve de pouvoir d'achat s'est évanouit il y a un an quand l'égoprésident, plus affligeant que jamais, nous assura, avec effronterie, que les caisses de l'Etat étaient vides.
L'espérance, je l'ai trouvée. Elle était sur France 3 : le film diffusé s'appelait « La relève ». On ne peut pas dire que la télévision publique manque d'humour. Sur la trois, il semble en tout cas qu'ils soient déjà passés à autre chose.
Moi aussi.